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Champions de France !

Le mercredi 4 octobre, comme chaque mercredi après- midi, c'est la fin des cours. C’était l’occasion d’aller rencontrer Alix et Hugo, tous deux de jeunes champions de France d’apnée. Lors de notre rencontre nous avons pu ainsi discuter de leur discipline pas encore très répandue mais surtout de leur beau parcours, les conduisant à ce titre de Champions de France.

Immersion dans les profondeurs

Pouvez-vous vous présenter ?

Alix - Je m’appelle Alix Ruello, je suis élève à Marceau et je participe à la section sportive des activités subaquatiques.

Hugo - Et moi c’est Hugo Leloup aussi 17 ans, scolarisé à Marceau en terminale, participant aussi à la section sportive en apnée plongée.

Comment pratiquez-vous cette discipline, en quoi cela consiste-t-il ?

Alix - On s’entraîne à l’Odyssée (Vert Marine Complexe Piscine et Patinoire Odyssée), normalement dans la fosse mais elle est fermée depuis 2019 donc on s'entraîne dans le bassin de 50m et dans le petit bassin chaud.

Hugo - On a plein d’autres activités, qu’on fait tout au long de l’année, principalement de l’apnée statique et dynamique et après on fait un peu de tir sur cible, du hockey.

Quand on parle d'apnée, on ne pense qu’à retenir son souffle. Il faut tout de même savoir qu’il y a un championnat UNSS (Union nationale du sport scolaire) qui existe. Ce championnat est national, il regroupe plusieurs activités subaquatiques. On retrouve des relais, du sauvetage, de la nage. Ce qui fait preuve d’une grande diversité.

Quels sont les points forts à avoir ?

Alix – Le cardio. C’est quelque chose qui se travaille, en soit on peut tout travailler. Ce qu’il faut c’est être assez zen, être quelqu'un de calme, mais ça aussi on apprend à le travailler. Forcément une aisance dans l’eau est conseillée.

Hugo - On peut commencer à n’importe quel niveau, la progression se fait rapidement. Dans notre groupe où nous sommes 9, les niveaux sont très hétérogènes.

Parlez-nous des règles de sécurité.

Alix - Ne jamais faire d’apnée seul, voilà le mot d’ordre !

Les règles dépendent de la discipline. Il faut tout d’abord savoir respecter ses limites, ne pas hyperventiler. Ensuite il y a toujours une personne  qui fait la sécurité, on est en binôme. On doit surveiller les sorties car nous avons un protocole : inspirer et expirer très fort trois fois, on retire notre masque et on fait le signe ok.

Et donc ces championnats de France ? Parlez-nous en !

Alix - Pour participer, nous, les moins de 18 ans, c’était déjà compliqué. Il fallait remplir plein de papiers, faire des électro-cardiogrammes. Et pour ça on a été prévenus 2 mois avant, donc pour avoir le rendez-vous c’était dur. A ce moment-là, des personnes n’ont pas pu participer et il y avait aussi un certain niveau d’apnée demandé, donc ceux qui ne l'avaient pas n’ont pas été au Lavandou, lieu de ces championnats de France. Ça a duré une semaine, dans le Var, entre Marseille et Nice. Tous les jours,  c’était  plongée, dès 8h sur le bateau et on revenait à 17h. Le matin on s'entraînait sur notre discipline et l'après-midi, on pratiquait une autre activité avec des palmes, la rando’ subaquatique. C’est un coin hyper beau.

Hugo – Par la suite, on a essayé de faire des profondeurs dans lesquelles on pouvait donner le max, histoire de faire une certaine performance au championnat. Arrive le jour J. Sur le bateau, ils nous ont appelé un par un et puis on a plongé.

C’est là que l’expérience a été bénéfique pour nous, c’est ce qui compte. On a aussi rencontré plein de monde, c’est une petite communauté, ce qui permet de vite créer des liens avec les gens, on apprend davantage. Tu peux te retrouver en compétition avec la championne de France et championne du monde, t’es en mode « Wow ».

Quelles émotions traversez-vous sur le bateau avant de plonger ?

Hugo - Ça fait des années qu’on apprend à gérer les émotions et on sait qu'on est capable de le faire, on l’avait fait plusieurs fois, on le sentait bien. Mais y’a forcément du stress, pas trop, mais quand même. Car le stress ne va pas avec l’apnée, où il faut vraiment être détendu, sinon ta performance est fichue. On voyait des gens sur le bateau hyper stressés, dans leur bulle lors des championnats UNSS et  nous on parlait à tout le monde, décontractés.

Une fois au fond de l'eau, comment on est ?

Alix - Il faut savoir qu’on est relié au bateau. Dans mon cas,  à 20m de profondeur, on a des « safety », ce sont des gens qui nous font la prépa avant. On doit faire 3 apnées de préparation, on se dirige vers le fond de l’eau et après, eux, te rejoignent avec un peu de délai en fonction de la profondeur. Et puis ils remontent avec toi en te regardant pour faire la sécurité, les accidents d’apnée arrivent souvent  à la surface ou 5/10 mètres avant.

Hugo – Moi, je n’étais pas avec les « safety » au fond de l’eau car ma profondeur était plus importante. Nous, pour notre discipline, on était obligé de tirer sur la corde, corde qui nous relie au bateau et, arrivés au fond, on devait ramasser une plaquette et la présenter à la surface pour justifier notre plongée.

Une fois au fond de l'eau, notre corps est plus lourd, on appelle ça le « freefall », on tombe dans l’eau comme une pierre. On n’a plus besoin de tirer sur les bras pour descendre, mais ça concerne les grosses profondeurs.

Quels sont les risques ?

Alix - Faire une syncope, ce qui assez fréquent. C’est quand on a hyperventilé, le cerveau met tout en off pour garder les organes nobles. Ça ne nous est jamais arrivé mais à des membres de notre groupe, oui. En soi, faire des syncopes, ce n’est pas grave tant qu’on n’est pas seul, c’est une perte de connaissance. Sauf que le problème avec une syncope c’est le fait d’avoir le réflexe d’inspirer de l’air. Et en inspirant de l’air  pendant une apnée, on se noie. C’est pour ça qu’on a les apnéistes de sécurités : ça va se voir si on fait une syncope car il y aura quelques bulles, ils mettront directement leur main sur notre bouche (le nez est forcément bouché par le masque ou le pince-nez) et une fois sorti de l’eau ils nous soufflent sur le visage pour activer les capteurs. Tout dépend du cas, certains ne se rendront même pas compte en remontant qu’ils ont fait une syncope.

Hugo - On retrouve aussi les accidents de décompression pour les oreilles, on en a tous fait l’expérience, quand on descend en profondeur dans l’eau, la pression augmente et nos oreilles ont besoin d’air pour compenser sur les tympans sinon ils vont claquer.

Alix - Ça fait vraiment mal, moi les trois premiers jours, je ne suis pas descendu beaucoup à cause de ça, mes oreilles me bloquaient.

Vous diriez quoi à un.e jeune qui hésite à pratiquer votre sport ?

Hugo - l y a des risques mais c’est bien encadré, on sent que les safety sont proches de nous, on sent que rien ne peut nous arriver. Déjà, si on fait ce sport, on va s'entraîner et dans l'entraînement, on va prendre les automatismes pour éviter les accidents, qui n’arrivent que si on ne fait pas attention. Faire du bmx ou de l’apnée comporte autant de risques. On n'est jamais seul.

Pour finir cette rencontre, nous avons abordé les objectifs de nos deux lycéens.

Alix - Cette année on aura 18 ans, donc nous ne pourrons pas défendre nos titres. On change de catégorie. On était arrivé deuxième l’année dernière au championnat UNSS, alors cette année c’est la première place qu’on veut !

Hugo – Moi, j’aimerais me lancer dans les compétitions de statique.

Si vous avez les moindres doutes ou questions, n’hésitez pas à mettre un commentaire. Nos champions de France seront à votre disposition.

Adam Ramella, Tle Aristote

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S
Des champions à Chartres. Classe!
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