Cinéma

L’équipée sauvage, un film culte

On se retrouve ce mois-ci pour analyser un autre chef d’œuvre qui s’inscrit dans la même lignée que La fureur de vivre. Un blouson noir et un regard d’acier… Nous parlons bien ici de L’équipée sauvage ou Wild One. Dans ce film de 1953 de Laszlo Benedek, une bande de motards prend possession d’une petite ville. Entre amour impossible et courses de motos, Marlon Brando s’affiche en vedette d’une génération toujours aussi perdue mais cette fois plus contestataire et violente.

Marlon Brando, blouson noir et regard d’acier…

(source : site vanityfair.fr)

Les rebelles noirs sèment le chaos

Une bande de motards en perfectos noirs et en jeans débarque dans une petite ville innocente pour semer le désordre. Après avoir dérobé le trophée d’une compétition de motos, la bande des rebelles noirs décident de célébrer « cette victoire » en allant dans un bar. Johnny Strabler (Marlon Brando) s’entiche de la serveuse et il lui fait du charme. Durant cette courte fête, une bande rivale arrive dans la même ville et les ennuis débutent. La bande de Chino (Lee Marvin) s’empare du trophée qui était sur le moto de Johnny et la bagarre éclate. Johnny gagne une rixe de motos ce qui prouve sa domination sur la bande adverse, Chino et ses compères décident de saccager et d’enlever la serveuse en guise de représailles. Johnny parvient à récupérer sa belle et, lors d’une douce nuit, il l’initie à la liberté des motards. Cependant il se fait arrêter pour un meurtre qu’il n’a pas commis.

Le chevalier en cuir

Ce film est la quintessence même du « Bad boy » en cuir, Marlon Brando parvient par son jeu d’acteur à donner une place représentative aux marginaux qui prennent les routes pour prendre ce que la société ne parvient à leur donner. Cet esprit rebelle et séducteur de Johnny va le transformer en porte-parole d’une jeunesse criminelle. Les bagarres, l’alcool, la vitesse sont les caractéristiques d’un malaise que la société américaine a installées. La consommation de masse, les vies réglées, les quartiers branchés ne font rêver plus personne et cette vie insipide proposée et imposée ne convient plus aux jeunes. Ils rêvent de liberté et de provocations pour faire comprendre que ces modèles imposés ne seront pas les leurs. Le style de Marlon Brando est devenu iconique, il est l’essence même du rebelle que toutes les femmes désirent et que tous les pères craignent. La moto est la représentation du cheval et le perfecto l’armure du chevalier moderne qui part en quête d’aventure et du danger avec ses frères d’armes.

Un style à jamais indémodable 

Ce film est pour ma part intemporel même si le rebelle d’aujourd’hui n’a plus l’élégance d’hier : et oui, les perfectos en cuir sont passés de mode et maintenant les joggings de foot sont plus confortables que les jeans ! Néanmoins, le mythe du loubard demeure dans l’esprit de tous et effraye toujours autant les parents. Le style vestimentaire du film est resté très prisé par les marques de luxe car il est à jamais la représentation d’un type de personnes qui n’avaient peur que d’une chose : que leurs motos s’arrêtent à jamais…

Enzo BARNAVON, Terminale ES