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Les oubliés de l'actu

                     Bonnes petites bonnes

Si je vous dis esclavage, vous pensez à quoi, là, maintenant ? Vous pensez certainement à des cas très anciens (commerce triangulaire) ou alors à des cas un peu plus éloignés (en Corée du nord par exemple). Mais je vais vous faire part d’un autre phénomène très, très peu connu appelé « petite bonnes », au Maroc principalement.

Depuis le développement accéléré du Maroc, les femmes vivant dans des milieux modestes se sont attelées aux différents travaux en ville, de ce fait plus personne n’est présent au foyer. Il faut donc absolument leur trouver une remplaçante à la fois très travailleuse et surtout pas chère !

0,48 % de la population marocaine était victime d'esclavage en 2014.

Crédit : DR (source : site “laaatelier.org »)

Une vitesse infernale !

De ce fait, la meilleure solution c’est d’engager des petites filles de 7 à 15 ans venant de milieu défavorisé et même extrêmement pauvre dans les zones rurales. Les tâches des petites bonnes sont multiples : garder les enfants, faire le ménage, la cuisine, les courses, s’occuper du jardin, entretenir la maison, laver les vêtements etc. Cela représente 12 h de travail pour un salaire de 10 euros par jour. Ce salaire n’est souvent jamais remis et les familles s’en servent pour faire du chantage. “Si tu ne travailles pas, tu n'auras jamais ton argent”.

Viennent s’ajouter à cela des violences physiques et psychologiques sur les fillettes qui n’ont aucun moyen de défense. Ces violences sont traduites par des coups, des insultes, des humiliations et le fait de dormir dehors. Nous avons un cas concret à vous montrer venant du journal Libération, article publié, le 18 octobre 1997 à 10h 14 par Olivier Bertrand, une information a été ouverte en 1996 à l’encontre des tortionnaires de Laïla, 21 ans 1997, pour viol avec arme, séquestration, acte de torture et barbarie.

Pourquoi ?

Vous allez dire: mais pourquoi les familles des petites bonnes laissent-elles leurs enfants souffrir à ce point? Eh bien, il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, les familles des petites bonnes sont extrêmement pauvres et ont besoin d’argent pour survivre. De plus, l’égalité hommes-femmes étant inexistante dans la société, les violences sur les femmes de ménage sont monnaie courante et cela ne choque personne. De plus, les petites bonnes n’ont jamais été à l’école pour la plupart, donc impossible pour elles de trouver un autre emploi ou de s’exprimer par écrit. Il leur est donc très difficile de s’en sortir.

Un agissement de l'État?

Heureusement, en 2016, le gouvernement du Maroc a ENFIN pris certaines décisions qui ont été votées.

Il a fixé l’âge minimum pour travailler à 16 ans et à 18 ans à partir de 2023.

Il a aussi rendu obligatoires un contrat de travail, un salaire minimum, des jours de repos et des congés payés.

Il y a des amendes pour les cas où ces lois ne seraient pas respectées.

Malheureusement, aucune mesure n’a été votée pour faire appliquer ces lois. Donc , c’est comme si il n'y avait pas de lois pour protéger ces jeunes filles qui ne possèdent aucun droit et cette situation catastrophique dure depuis des dizaines  d'années et on compte  environ 66 mille à 80 mille petites bonnes.

Pour conclure, la situation est déplorable et n’est pas prête de s’améliorer. De plus, le gouvernement n’agit presque pas et ces fillettes sont livrées à elles-mêmes.

Adam M., 2nde Berlin

(sources d’information :

sites ”liberation.fr” et ”laaatelier.org”)

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J
Merci pour cet article éclairant sur une situation dont je n'avais pas connaissance. Un exemple parmi d'autres que les inégalités homme-femme tout comme les inégalités économiques doivent encore être combattues.
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